AUTRES TEXTES

L'art du cercle


Le chat c'est l'art du cercle, l'arrondi parfait, la courbe dans tous ses états.

Par la tête bien ronde de l'Européen ou ovale à l'orientale. Tigrée savamment de longues lignes ovalines. Pur cercle bleu brouillard pour chartreux ou son cousin russe.

Par ces oreilles en collines délicates, douces ou large et donnant la leçon. Bouclée en curl ou fermant le cercle du menton sous la colère et la honte.

Par la pupille terrifiante du soir qui brille en cercle lunaire, jusqu'à l'éclipse fine qui cisaille en deux hémisphères les prunelles du fauve au soleil.

Par les mouvements reptiliens d'un panache qui bat la mesure et rend compte d'une humeur ou ceux plus appuyés mais frôlements légers sur les mollets d'une nourrice en puissance.

Par ce dos arqué que l'on glisse dans un trait de stylo entre la courbe d'un sein et la douceur d'une main. Une colonne qui se dresse vers la caresse, se hérisse à la rencontre fortuite d'une boule congénère et se déplie enfin à chaque pose de sommeil pour mieux retrouver les affres d'un rêve éveillé.

Par ces pattes arrondies semblant flotter sur parquets et gouttières, défiant le vide du haut d'une poutrelle, d'une branche d'arbre, du haut de l'étagère, depuis les toits et d'une grille à l'autre.

Par ces griffes, elles-même, serpe sans lame qui déchire la bête qu'une valse cruellement à conduit vers la fin de son cycle.

Par ces poses que la bête enchaîne d'une courbe à sa transposée :
- Le cercle du sommeil, nez recouvert des pattes et tête fourrée au creux de son pelage.

- L'attente en assise telles les 2 boules d'un bonhomme de neige que l'on aurait couvert de chaleur.

- La course en courbe folle, en virage et spirale donnant le tournis à celui qui tente de la suivre.

- L'extension en virgule inversée.

- La colère en pont rapproché.

- L'interrogation en arc percé d'un regard tranchant.

- L'amour en arrondis de tête.


Et l'obsession enfin de faire disparaître ces angles durs en s'y frottant invariablement dès que l'occasion se présente.

Le chat c'est l'art du cercle, l'arrondi parfait, la courbe dans tous ses états.



Le chat du bûcheron


Un chaton, née de France, sans autre regard sur le monde que le sien en son miroir, jouait tout son comptant, heureuse d'une vie qui n'appartenait qu'à elle-même.

Point de croyance, elle n'avait, en sa féline apparence, de ce que les autres disaient d'amour et de romance.

Pfuut, l'entendait-on faire aux cygnes enlacés, aux chiennes enlaissées, aux amoureux transis, aux couples éphémères.

Pourtant le petit coeur si soigneusement clos, si indélicat dans sa vue, si fort en son dénie, cachait en son tréfonds, un secret.

Voui ! le chaton était en amour avec le bûcheron, et en cela, les autres ne comprendraient pas ou du moins, le félin, pensait-il ainsi pour eux.

La romance cachée n'en était que plus vitale et le félin savait qu'il était 'fait l'un' pour l'autre et bûcheron aussi.

Quand le bûcheron revint décidé à tenir l'engagement de son âme au péril des esprits, des rumeurs et des mauvais badauds, il trouva son chaton, le nez pointant au ciel et déclarant, devant un parterre de concierges, que sa haute qualité ne saurait s'abaisser à tout juste penser que romance existait.

Déçu, désorienté, le bûcheron blessé, qui croyait aux merveilles, aux ombres comme au soleil, au père des enfants à noël, à la souris taquine collectionnant les dents, aux cloches vagabondes annuellement chocolatières et indépendamment à l'amour de sa ratière, s'en retourna ne laissant qu'une larme au passage.

Au réveil du matin, le félin découvrit près du porche la larme et compris le message ... Horrifiée de ses actes qui niaient cet amour, que par peur et prudence, la douce avait caché, et qui lui faisait perdre par orgueil le soleil de sa pâle existence, chaton s'en fût courir rejoindre celui qu'elle avait tant blessé.

Une rude traversée de la France au Canada, par tempêtes et orages, entama l'orgueil que la douce féline avait mis en son verbe, et la mena enfin à l'endroit, où le bûcheron malheureux cuvait hargne et chagrin.

La porte semblait lourde de la peine qu'elle couvait, le bûcheron éteint comme un feu qu'on étouffe, restait pâle à sa table sans geste ni dessin. La féline, la larme au bord des lèvres, s'approcha de l'aimé que sa conduite avait touché en plein coeur.

D'une patte plus douce, celle d'un coeur qui s'émousse, le chaton retrouva d'une plainte vertueuse, la saine relation de l'amie à l'amour que perdue, elle avait crue.

Alors telles les roses, nées d'un même rameau, s'enlacèrent les âmes de nos deux tourtereaux.



d'une patte à l'autre


Quand le chat pot, petit patapon,
D'un seul coup de bon ton, petite patte à pot,
Dans le dit-pot, petit pataton,
La bergère au bâton, petite patte à pot,
Sauva pattes et pot, petit patapon
Et le fripon du pot, petit patapon.

Fouin de tout chat, le Matou qui mata,
L'Alice dans le Cheshire perdue,
Matou maton d'un sourire narquoit,
Indique qu'il sait mais il a disparu,
Et le chat-fou chafouin,
N'indique aucun chemin.

Le chat aux pieds chaussés,
Pauvre héritage, peu de deniers,
Mais fait de 3 méfaits,
La richesse du maitre tenté,
En 7 lieues, la chose est prise,
Botte et Rebelotte la promise.

Terminons du greffier,
Par le bon gros rentier,
Raminagrobis premier,
Témoin, juge et juré,
Le premier des 2 a mangé,
Et du second s'est pourléché.

Chat de légende et chat de rien,
Doux sur la face, griffu soudain,
Matou, minet, autres félins,
2 ou 3 mots et c'est la fin.