Traditions
Mythologie Nordique
La mythologie des peuples germaniques, Germains proprement
dits et Scandinaves, a commencé à être connue, grâce aux
remarquables travaux des mythologues allemands, danois, norvégiens et suédois
du XIXe siècle. L'essor fut donné à ces études par la Mythologie allemande de
J. Grimm; par la suite plusieurs ouvrages remarquables ont été publiés sur le
même sujet, en particulier par Mannhardt et K. Müllenhoff, puis par Bang, Bugge,
Hoffory et H. Meyer.
Les sources, auxquelles tous ces érudits ont puisé, sont, outre l'opuscule de
Tacite sur la Germanie, les anciens poèmes allemands et scandinaves, à commencer
par les deux Eddas (Edda poétique qui remonte au XIIe siècle et Edda de Snorri
Sturluson, d'un siècle plus récent) et les Niebelungen, et aussi les usages, les
traditions, même les proverbes populaires. Cette dernière catégorie de documents,
judicieusement interprétée, permet de reconstituer ce qu'un mythologue, L.
Knappert, nommait la mythologie inférieure, c'est à dire la croyance du peuple aux
esprits, aux elfes, aux mille génies de la nature. Au contraire, les anciens chants
épiques aident surtout à reconstituer quels étaient, chez les peuples de la Germaine
et du Nord au cours de l'âge Viking (IXe - XIe siècle),
les conceptions religieuses et les mythes cosmogoniques, divins et héroïques les
plus répandus.
FREYJA
La déesse au char tiré par des chats
Freyja, dont le nom signifie "dame", est la principale divinité Vane
(Vanes : Dieux germaniques de la fertilité),
l'une des deux branches de la famille des dieux. Elle a tendance à être sous-estimée
parce que la littérature met l'accent sur les dieux masculins.
Fille de Njôrdr (dieu du feu et du vent marin, ce qui
en fait le protecteur des marins) et de Skadi (géante
ayant donné son nom à la Scandinavie), elle est la soeur jumelle de Freyr.
Elle préside à l’amour et à la volupté, d’où sa réputation de lascivité.
« [...] Des Ases et des Alfes
Qui sont ici dedans
Chacun t’a possédée »
(Lokasenna 30)
Illustrée par un char tiré par des chats, qui symbolisent sa tendresse et sa chaleur,
Freyja est associée au chat des forêts norvégiennes. Partenaire de la déesse,
il est associé à l'amour et la spiritualité. On attribue aux Norvégiens une origine
qui remonterait en réalité aux temps de Vikings. Sa présence dans la mythologie
scandinave est effectivement extrêmement ancienne.
Que Freyja ait été tenue pour un parangon de beauté tient à un mythe sans doute récent
qui lui donne un mari, Ôdr « fureur de la passion », dont elle aurait deux enfants
appelés Hnoss « bijou » et Gersimi « trésor ».
Ôdr étant parti au loin, Freyja le cherche, sans succès, et verse des larmes d’or, image de fatalité.
Sa beauté et la licence de ses moeurs expliquent que, dans divers mythes où entre
comme personnage principal un géant, la convoitise dudit géant va d’abord à Freyja
(mythe de la construction d’Àsgardr, rapporté par la Thrymskvida, mythe du géant
Hrungnir).
Elle règne en outre sur la magie, partant sur le monde des morts, et aurait inventé
le sejdr, le plus important des rites magiques qu’ait connu cette religion et qui
relèverait plutôt de la magie noire. En tant que magicienne, elle possède une
forme de faucon qui lui sert à se métamorphoser, tout comme Frigg ; avec
celle-ci se produisent d’ailleurs des confusions d’ordre paronymique qui ne
facilitent pas l’aperception de l’une ni de l’autre.
Sa résidence s’appelle Folkvangr « Pré-de-la-Bataille », et il est dit qu’elle reçoit
la moitié des guerriers morts au combat, l’autre moitié allant à Ôdinn
(Grimnismâl 14, cités par Snorri).
Freyja est peut-être la divinité féminine la plus connue du panthéon nordique,
la plus ancienne aussi, et la plus souvent citée. Elle intervient dans quantité
de mythes ou de récits et est quasi banale dans les kenningar scaldiques. Une idée
de fertilité/fécondité s’attache avant tout à elle. C’est pourquoi il est tentant
de voir en cette déesse l’une des représentations de la Déesse-Mère ou Grande Déesse
des temps initiaux, en tout cas pré-indo-européens. Sa figure a pu se constituer
progressivement. Sur une constante qui fait d’elle la Femme par excellence, sont
venus se greffer toutes sortes d’images et de récits destinés à faire valoir les
différentes facettes d’une personnalité fort riche. La toponymie qui renvoie à
Freyja est riche en Suède. Des lieux comme Frôvi, soit Frevjuvé,
« lieu sacré de Freyja » donneraient à entendre qu’elle a bénéficié d’un culte,
fait assez rare dans cette religion.
Or, elle était une figure de pouvoir, honorée non seulement par les femmes mais
aussi par les rois et les héros. Elle partageait les symboles des Vanes, sanglier
et bateau, et avait un lien avec le culte du cheval, bien que son chariot soit
conduit par des chats. La tradition affirme qu'elle et son frère étaient mariés,
et que telle était la coutume chez les Vanes. Elle passait pour avoir accordé
librement ses faveurs à tous les dieux et accepté également des rois humains pour
amants, les soutenant tout au long de leur règne et les accueillant après leur
mort. Elle était associée aux richesses : elle pleurait des larmes d'or et possédait
un magnifique collier, Le Bringsamen, symbole de la Grande Déesse depuis les temps
les plus reculés.
Le Bringsamen était un magnifique collier que les nains avaient créer avec tant
de soins qu'il brillait telle une flamme liquide. Symbole des étoiles, il mettait
si bien sa beauté en valeur qu'elle le portait jour et nuit.
Déesse de la beauté et de l'amour, de l’érotisme, de la poésie, dans la religion
nordique, Freyja n'était pas seulement la déesse de l'amour mais aussi de la
naissance, de la mort, et de la fertilité, soit de tout le cycle de la vie humaine.
Elle était aussi une déesse du Don : elle accordait la fertilité à la terre et à
la mer, et son assistance dans le mariage et la maternité. Son culte était lié
d'une part à la protection de la famille, d'autre part à la luxure et à la magie
noire.
Les Sagas islandaises rapportent un rituel dénommé sejdr, dans lequel une femme
parcourt le pays et, du haut d'une plate-forme, répond à des questions qu'on lui
pose concernant l'avenir; c'est Freyja qui aurait enseigné cela aux dieux. On a
la preuve que la déesse avait des prêtresses - l'une d'entre elles pourrait être
la femme de haut rang enterrée sur le bateau funéraire d'Oseberg, dans le sud de
la Norvège, au IXe - auxquelles sont attachés des symboles de fertilité, comme
les pommes et les noix, ainsi qu'un magnifique char de procession. Frîja, l'épouse
d'Odin, a beaucoup en commun avec Freyja, et l'une comme l'autre ont peut-être
pour origine la déesse germanique Frea, plus ancienne. Toutes deux pouvaient
prendre l'apparence d'un oiseau pour se déplacer et sont décrites en train de
pleurer.
Un mythe tardif raconte comment Freyja obtint son fameux collier. Ce collier avait
été fabriqué par quatre nains et Freyja, qui le convoitait, chercha à leur acheter.
Mais, pour prix de ce collier, les nains voulurent qu'elle passe une nuit avec
chacun d'entre eux; Freyja y consentit afin d'entrer en possession du bijou.
Loki ayant raconté ça à Odin, reçut l'ordre de voler le collier. Il entra dans
la chambre de Freyja durant son sommeil sous la forme d'une mouche, puis se
transforma en puce et la mordit à la joue, ce qui la fit se retourner, il put
alors défaire le fermoir et emporter le collier. Lorsque Freyja s'aperçut de la
disparition du collier, elle devina qu'Odin était la cause de ce vol et exigea
qu'il le rendit. Odin y consentit, à condition qu'elle provoquât entre deux
puissants rois une guerre qui devait servir ses propres desseins. Le récit se
continue ensuite par une des grandes légendes héroiques de l'époque viking.
Comme pour la Vénus à laquelle on l’a assimilée, le vendredi lui était consacré.
C'est de là que ce jour a été appelé Freytag. Elle est aussi quelquefois considérée
comme le symbole de la Lune.
Frey : un des trois grands dieux de la mythologie scandinave (avec Odin et Thor),
était fils de Njördr et frère de Freyja. Epoux de la géante Gedr, il réside avec
elle dans le monde des Elfes, l’Alfheimr. Il possède un bateau magique, Skidbladnir,
qu’il utilise dans le monde des Elfes. Il a un sanglier Gullinborsti; le porc et
l’étalon lui sont consacrés. Dieu de l'atmosphère, il dispense les pluies, le soleil,
le beau temps. Il est aussi le dieu de la paix, de l'agriculture et des richesses,
et quelquefois le principe viril et créateur, en opposition avec Freyja, sa sœur,
qui représente le principe féminin. Enfin on en fait aussi le symbole du Soleil.
Vendredi : Les anciens ne furent pas seuls à distinguer des jours néfastes; la
superstition qui, sans doute en souvenir de la Passion, attribue à notre vendredi
une influence funeste, n'est pas à la veille de disparaître. Tel qui se pique de
n'être pas croyant n'a pas su pourtant se dégager de ce préjugé sous l'empire
duquel, qu'il s'en défende ou non, il remet volontiers au samedi ce qu'il devait
faire la veille. Si le vendredi, par surcroît, tombe un treize du mois ce vendredi
treize passe à double titre pour un jour à redouter.
Lune : L'astre de la nuit a joué un grand rôle dans la mythologie et dans l'histoire
de très nombreux peuples. On lui attribuait des influences de toutes sortes sur les
humains, les animaux et les plantes, et même de nos jours ces croyances imaginaires
n'ont pas encore complètement disparu, soutenues qu'elles sont par les influences
réelles de notre satellite (marées). Les heures
nocturnes du clair de lune, l'obscurité, la solitude, le silence, l'enveloppent
d'un certain mystère.
ORIGINE EGYPTIENNE
Dans beaucoup de civilisations, le chat a été considéré comme
un être négatif. En revanche, dans l’ancienne Egypte, le chat était perçu comme
un animal bénéfique, en référence au mythe du le chat Mau et du dieu-serpent,
Apophis (Dieu serpent), il est l'ennemi éternel du
soleil Rê et de l'ordre cosmique. Il est la personnification de l'obscurité,
du mal et des forces du Chaos. Chaque nuit il lutte avec Rê lors de son voyage
dans les enfers sur la barque du soleil, et chaque nuit Rê triomphe pour renaître
à l'aube vers l'Est. Souvent le dieu Seth ou le serpent Mehen étaient dépeints
comme défendant Rê et la barque solaire lors de ce combat titanesque. De temps
en temps, Apep pouvait remporter une victoire provisoire, causant une éclipse,
mais Rê triomphait toujours à la fin. Dans un conte tardif égyptien, Rê finalement
obtenait une victoire définitive sur Apep, coupant et brûlant son corps).
Sa majesté de chat divin
Animal sacré et familier, le chat est le protecteur des récoltes, le jouet favori
des puissants, le fidèle compagnon des humbles, l’incarnation des dieux. Vivant
comme mort, il est traité avec les plus grands égards et souvent momifié après
son décès.
Le jeune Séti est en larmes. Son père et ses frères aînés
se sont rasé les sourcils en signe d’affliction. Toute la famille est en deuil :
le chat préféré de la maison est mort de vieillesse.
Un ancètre du magnifique mau égyptien (mau signifie chat
dans la langue du pays), le chat ganté (felis libyca)
fut domestiqué par les égyptiens 3.500 ans avant notre ère. Il devint rapidement
bien plus qu’un simple animal de compagnie. Il accompagnait le père de famille à
la chasse, mais il était surtout le fidèle protecteur des récoltes, éliminant sans
pitié les rats et les souris qui essayaient de dévorer le grain des riches terres
de l’Égypte, grenier à blé du monde civilisé.
Lors de la dernière saison d’été de Shemou, alors que la sécheresse intense laissait
présager une terrible famine, la famille aurait préféré mourir de faim plutôt que
de manger l’animal sacré.
Le « miou » égyptien et l’abyssin, une des races
les plus anciennes, au pelage court et tiqueté, au corps long et mince, à la
vivacité et à la puissance légendaires, sont idolâtrés et présents dans presque
toutes les demeures.
Hérodote rapporte que :
« quand la maison flambe, personne ne s’occupe d’éteindre
l’incendie : seuls les chats comptent ».
Dans les palais, le chat est le jouet de prédilection des dames de haut rang.
Les puissants se font représenter sur la stèle de leur sépulture avec leur félin
préféré. A Thèbes, Thoutmosis tint à ce que sa chatte favorite reposât près de lui.
Dans tout le pays, le très populaire animal, représenté sur des milliers de
peintures, de figurines et de bijoux, est protégé par des lois sévères. Il est
interdit de l’injurier de quelque manière que ce soit.
Les contrebandiers qui outrepassent l’interdiction de transporter le précieux
gardien des récoltes hors du royaume de Pharaon encourent la peine de mort.
Demain, l’ami du petit Séti sera embaumé et rejoindra la
nécropole des chats en grande pompe, suivant le même cérémonial que ses compagnons
humains. Dans sa sépulture seront déposées des momies de souris, pour que, jusque
dans l’au-delà, le rusé chasseur continue d’exercer son art.
La légende raconte que les prêtres de Bastet avaient créé le chat à partir du
Serval, félidé africain qui vivait à l’état sauvage au Sud du Sahara.
Les chats sont considérés comme sacrés par respect pour les dieux, avec lesquels
ils sont en relation, telle Bastet.
BASTET
Bastet, fille de Rê, déesse de l’Amour, image idéale de la femme, bienfaitrice et
protectrice de l’humanité. Celle-ci est souvent représentée sous la forme d’une
chatte, un couteau dans la patte, coupant la tête de dragon Apophis, ennemi du
Soleil lors de son voyage nocturne. Pasht, divinité lunaire à tête de chat, veillait
elle aussi sur le Soleil endormi pour le protéger du serpent des ténèbres, son
éternel ennemi, qu’elle maintenait sous sa patte.
Forme douce et clémente de la Déesse Dangereuse, la déesse chatte Bastet peut
également prendre l'aspect redoutable de la lionne Sekhmet qui sommeille en elle
et à laquelle elle est associée. Selon les interprétations elles sont soit 2
déesses associées, soit la même déesse ayant évoluée. Considérée comme l'œil ou
la fille du soleil Rê-Atoum, elle est aussi la mère de Mahès.
Son lieu de culte principal se trouvait à Bubastis, l'actuelle Tell Basta dans le
Delta, en égyptien Per-bastet, « la maison de Bastet».
C'est là qu'avaient lieu des fêtes dont Hérodote ne retint que l'aspect trivial.
Ces cérémonies organisées au moment de l'Inondation étaient accompagnées de
réjouissances populaires où les participants dansaient, chantaient, jouaient de
la musique et consommaient énormément de vin, l'ivresse étant un moyen d'apaiser
la déesse afin qu'elle ne se transforme pas en lionne destructrice.
Les cimetières de chats découverts à Bubastis et à Saqqara, les centaines de
statuettes, de momies ou d'amulettes de chattes retrouvées dans les sanctuaires
prouvent qu'elle jouissait d'une faveur toute particulière auprès des Égyptiens
et que, de déesse locale, elle acquit une importance nationale. Des effigies de
la déesse remontant à l'époque thinite attestent de l'ancienneté du culte qui
lui était rendu.
Dans sa forme primitive, Bastet était représentée en femme à tête de lionne portant
la croix ankh d'une main et le sceptre de l'autre.
Au Nouvel Empire elle conserve son aspect de félin mais son caractère s'adoucit.
Elle prend alors la forme d'une chatte majestueusement dressée sur son séant et
parée de bijoux ou celle d'une mère allaitant ses petits.
A partir de la Troisième Période Intermédiaire elle est souvent représentée comme
une femme à tête de chatte portant le sistre ou l'égide ainsi qu'un petit panier.
Bastet incarne la féminité sereine. Déesse musicienne de la joie, elle est aussi
maîtresse du foyer et protectrice des naissances. Toutefois, la lionne qui sommeille
en elle se réveille face à ses ennemis. C'est ainsi que Bastet protège le défunt
dans l'Au-delà et peut tuer le serpent Apophis qui tente de renverser la barque
solaire.
Le Sacré de Birmanie
Il y a très longtemps vivaient en Birmanie les prêtres Kittahs, réputés pour leur
sagesse. Gardiens des temples, ils vénéraient plus particulièrement le dieu Song-Hio
et la déesse aux yeux saphir, Tsun-Kyantsé.
Avec eux, 100 chats blancs aux yeux jaunes peuplaient les temples. En effet,
lorsqu'un religieux mourrait, il ne quittait pas immédiatement la terre, il
s'incarnait dans le corps d'un chat et ce n'est que lorsque ce chat mourrait à son
tour que l'esprit du Kittah s'envolait aux cieux.
Les brahmanes jaloux des vertus des kittahs, envahirent la région des temples et
seul un groupe de Kittahs échappa à la tuerie. Ils se réfugièrent dans les montagnes
de la Birmanie du Nord et construisirent un temple souterrain où ils placèrent
la statue Tsun-Kyantsé qu'ils avaient pu sauver, ainsi que leurs chats sacrés
qui portaient en eux l'âme des prêtres disparus.
Le plus vénérable des prêtres était Mun-Hà. On disait que Song-Hio lui-même avait
tissé sa barbe d'or. Il était si vieux que personne ne savait quand il était né
et son chat Sinh qui ne le quittait jamais, paraissait aussi vieux que lui.
Mun-Hà s'était voué au culte unique de Tsun-Kyantsé, assis devant la statue, perdu
dans sa contemplation, il ne mangeait ni ne buvait et semblait tout desséché.
Pendant ce temps, les brahmanes ne les avaient pas oubliés. Ils fraternisèrent
avec une féroce tribu thaï et découvrirent une entrée secrète du nouveau temple.
Lorsqu'ils parvinrent à enfoncer une porte, les prêtres, pris de panique, voulurent
avertir Mun-Hà. Celui-ci tiré précipitamment de sa méditation s'affaissa foudroyé.
Soudain, devant les Kittahs désemparés, le miracle de la transmutation s'effectua.
Sinh le chat, bondit sur le crâne aux cheveux d'argent de son maître, ses pattes,
ses oreilles, sa face et sa queue prirent la couleur sombre de la terre. L'or de
la barbe s'infiltra sur le corps dans les poils blancs du chat, seules ses
doigts agrippés restèrent blanc comme les cheveux.
Et la statue de la déesse se pencha vers Sinh. Elle lui couvrit de la main ses yeux
jaunes qui devinrent du même bleu saphir profond que les yeux de la déesse.
La puissance du regard de Sinh atteignit les prêtres qui pris d’un courage invincible
s'armèrent et passant par un souterrain, ils refermèrent sur les thaïs
et les brahmanes la porte de bronze. Les prisonniers furent massacrés.
Sept jours plus tard, Sinh mourut emportant avec lui l'âme de Mun-Hà.
Et sept jours passèrent encore et les Kittahs se réunirent pour désigner un chef
et un oracle.
Ils hésitaient et ne parvenaient à se mettre d'accord, lorsqu'ils virent entrer
lentement en procession les cent chats du temple, tous de pelage blanc aux reflets
d'or, avec dans leurs yeux les saphirs bleus de la déesse et tous les cent, gantés
de blanc.
Ils entourèrent Ligoa le plus jeune des prêtres et Ligoa fut élu. Ainsi en avait
décidé le dieu Song-Hio.